vendredi 17 mai 2013

Jean de Boschère - Extrait de "Fragments du journal d'un rebelle solitaire"



22 septembre 1946.


[…] je vois partout, dans le passé comme dans le présent que la liberté ne prend nom, ne devient sensible pour les masses que par la réaction souvent violente ; elle doit être prise à d'autres, prise sur le voisin. Bref elle n'a de valeur, d'être même, qu'opposée à l'idée brutale d'esclavage, mais ne leur est pas sensible en soi.
La liberté intérieure. Dès qu'elle demande des spectateurs, dès qu'elle se nomme ou s'affirme elle perd son sens éternel, sa grandeur secrète. Las ! Si la foule connaissait ce sens et plus que le nom de la liberté, les cuisiniers, naïfs ou criminels, de la société ne pourraient plus jamais enchaîner des successions de régimes dont la vie provisoire et éphémère empêche la catastrophe définitive.


( Extrait de « Jean de Boschère – Fragments du Journal d'un rebelle solitaire – 1946 – 1948. Texte établi et présenté par Yves-Alain Favre. Éditions Rougerie1978 )



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